Les Maîtres du temps
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Poursuivis par un essaim de frelons géants, Claude et son fils sont victimes d’un terrible accident. Le jeune Piel se retrouve alors seul dans l’univers inconnu et menaçant de la planète Perdide. À l’autre bout de la galaxie, Jaffar, un ami de son père, entend son appel à l’aide.
A l'heure où le second opus de la saga Dune (2024) voit le jour sur les écrans du monde entier, le second long métrage de science-fiction de René Laloux revient dans les salles obscures, quarante-trois ans après sa sortie initiale. En vivant cette aventure spatiale au cinéma, les jeunes spectateurs ont la chance de plonger aux sources du récit cinématographique de science-fiction et de découvrir une œuvre ancrée dans son époque issue de la collaboration entre un grand nom de l'animation française et son pendant bédéiste : René Laloux et Moebius.
Neuf ans après La Planète sauvage, le réalisateur souhaite poursuivre l'aventure SF en adaptant un second roman de l’auteur Stefan Wul : Les Maîtres du temps. Ici point de géants dominant les humains mais une mission spatiale impossible, d’Aldébaran à Perdide pour sauver un orphelin abandonné sur une planète hostile. L’univers prend vie sous les coups de crayon de Moebius donnant lieu à des personnages tout droit sortis de la BD des années 80 explorant des univers futuristes étonnants et grandioses dans des véhicules à la pointe de la technologie, accompagnés d’une bande son très électronique.
Au travers des différentes planètes explorées et peuples rencontrés en chemin, Les Maîtres du temps évoque la condition humaine, l’enfance, le rapport à l’Autre et la diversité au vivant. Au cœur de l’intrigue se noue une réflexion sur l’espace et le temps qui offre une conclusion pour le moins étonnante.
Un réalisateur amoureux de la science-fiction
René Laloux est un dessinateur, peintre et sculpteur français. En 1960, il réalise son premier film d’animation, un court métrage prénommé Les Dents du singe. Il collabore ensuite avec son ami, le dessinateur surréaliste Roland Topor pour deux autres courts : Les Temps morts (1964) et Les Escargots (1965). De ces collaborations naît l’envie d'adapter ensemble un roman de l'écrivain de science-fiction Stefan Wul : Oms en série (1957). Ce projet deviendra La Planète sauvage, le récit philosophique de la domination de géants cruels sur l’espèce humaine. Le film remporte le Prix spécial au Festival de Cannes en 1973.
Un artiste français réputé aux commandes
L’artiste français Jean Giraud, alias Moebius, commence sa carrière comme illustrateur pour le magazine de bande dessinée Pilote. Il travaille ensuite sur une série de BD indépendantes : Blueberry. Il y développe un style très détaillé et réaliste d’où naîtront des paysages science-fictionnels magnifiques. À une époque où Tintin et Spirou sont les stars de la BD franco-belge, son univers s'inscrit aux antipodes. En 1974, afin de laisser libre cours à son imagination, il fonde Métal Hurlant, une revue de BD spécialisé dans l’horreur et la science-fiction, ainsi que la maison d’édition Les Humanoïdes associés.
La même année, le cinéaste et écrivain franco-chilien, Alejandro Jodorowsky, l’approche pour un projet gigantesque : dessiner le storyboard du roman à succès de Frank Herbert, Dune. Bien que le projet n’aboutisse pas, cette collaboration lui ouvre les portes du milieu audiovisuel. Design de costumes et de décors et création de storyboards (une sorte de BD qui détaille les différentes scènes du film) sont ses tâches principales sur les tournages de Alien (1979), Tron (1981), Willow (1987), The Abyss (1989) ou Le Cinquième élément (1982). Sur Les Maîtres du temps, il développe l’univers graphique du film.
Le film a reçu le label Ciné junior+, qui permet de prolonger le festival de Val-de-Marne grâce à des avant-premières coups de cœur labellisées et programmées dans les lieux du département.
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Anecdotes
Tout comme le précédent film de René Laloux, La Planète sauvage, Les Maîtres du temps est une adaptation d’un roman de Stefan Wul : L’Orphelin de Perdide (1958).
Dans le livre de Wul, Piel s’appelle Claude comme son père. Afin d’éviter toute confusion, le réalisateur a décidé de baptiser l’enfant, Piel.
Du fait de difficultés de tournage en France, le film a été tourné en Hongrie.
Ce film est l’occasion pour Laloux de se familiariser avec la technique du cellulo, qui permet de reproduire plusieurs fois un dessin sans avoir à le redessiner (grâce à une feuille de plastique transparente).
Il était prévu qu’il soit le premier volet d’une série d’une dizaine de longs métrages d'animation dont l’univers graphique aurait été développé par les dessinateurs du journal Métal Hurlant, et notamment Moebius.
Le film ressort aujourd’hui sur les écrans grâce au travail de restauration en 4K initié par Cité Films et la Fondazione Cineteca di Bologna.
Découvrir la science-fiction à l’écran
Tu souhaites poursuivre ta découverte de l’espace infini et des univers étonnants ? Outre La Planète sauvage et Les Maîtres du temps, il existe de nombreux films de science-fiction accessibles aux plus jeunes. Star Wars est sûrement l’un des films de SF qui a le plus marqué les esprits et les générations. Certains évoquent plutôt l’arrivée d’extraterrestres sur Terre (E.T. l’extra-terrestre, Mars Attack !, Le Jour où la Terre s’arrêta) tandis que d’autres explorent le voyage spatial (Star Wars) ou des réalités alternatives (A.I. Intelligence artificielle, Avatar, WALL-E, Retour vers le futur).
Les Maîtres du temps est conseillé à partir de 8 ans. Bien que rien de véritablement choquant ne soit montré, le film a été tourné dans les années 80 et est donc le reflet d’une époque plus libre sur l’évocation de certains sujets. On peut donc voir à l'écran du sang, des armes et des cigarettes et entendre parler d’alcool, sans qu'il en soit fait l'apologie. Pour la bonne compréhension de l'intrigue, il est également nécessaire de se familiariser avec les différents peuples, créatures et planètes qui composent cet univers.
